Suite de la causerie du 22 juin 2014.
l’automobile ancienne, la défense de la langue française (ou n’importe quoi d’autre), mènent à tout, à condition d’en sortir !
En l’occurrence répondre oui à 70.000 demandeurs d’emplois (ne pas confondre avec « chômeurs » ! ), une diminution du déficit de notre balance commerciale et moins d’agressions sonores et visuelles.
Au garage ce 22 juin 2014, en plus d’un échange sur les définitions du mot « travail », une amie qui venait de lire « Au diable la tiédeur » du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Robert Laffont), évoqua le chapitre consacré au « silence » . S’ensuivit un débat aux conséquences inattendues esquissées plus haut.
Débat à divulguer à priori en direction des médias spécialisés dans les sports mécaniques ou plus largement à nous tous qui sommes parfois plus ou moins tentés de confisquer un silence qui devrait rester un joyau accessible à tous, hors circonstances professionnelles (quoique !).
Mais de manière inattendue, également vers nos responsables politiques en charge du sort de nos amis demandeurs d’emplois.
Revenons au mot « silence » : Bémol dans notre ambiance de découverte mutuelle causé par un convive motard. Il relatait les contraventions dont il était l’objet de la part de la maréchaussée, auxquelles s’ajoutent les reproches de certains voisins au passage de sa motocyclette qu’il avait équipée d’un échappement plus « viril » que celui d’origine.
Aussitôt, s’ensuivit un brouhaha houleux car plusieurs autres conducteurs témoignèrent dans le même sens .
Le sujet interpella l’un des nôtres, psycho/socio/ethnologue de son état.
Emu par leur détresse, il convint de l’urgence d’y apporter un remède.
Il nous rappela l’origine biologique et de ce fait, légitime du besoin de certains d’entre nous de faire du bruit .
Explications :
Pour être fécondées, les partenaires sexuelles des diverses espèces animales ou végétales usent d’odeur, couleurs, chants ou cris divers pour se faire remarquer.
A bon vieux temps de la préhistoire, notre ancêtre juché sur la dépouille de son auroch, ours ou autre mammouth, se frappait puissamment la poitrine et hurlait (rappelez-vous Rahan ou Tarzan) pour signifier aux femelles que c’était lui le plus habile et le plus costaud de la tribu.
« Costaud » au sens global qui impliquait ipso facto, des organes sexuels en proportion .
Par conséquence et obéissant en cela à un instinct génésique basé sur la sélection du plus fort, lui revenait la priorité dans le prochain accouplement afin que l’espèce perdure malgré les obstacles climatologiques, épidémiologiques, guerres intertribales etc., etc.,
Au fil des millénaires, et même si les raisons de survie n’étaient plus prioritaires, cette solution s’est perpétuée sous les quatre principaux prétextes que sont guerre, chasse, sport et musique avec percussion . Après le bref avatar de l’amour courtois vers les 10 et 11ème siècle, cette solution a donnée à peu près satisfaction jusqu’à l’apparition des engins motorisés, des sonorisations diverses et (hélas !), leur démocratisation .
Il faut admettre que ces véhicules et sonorisations potentiellement très bruyantes furent une bénédiction pour ceux que ne pouvaient faire illusion sur leur anatomie en s’adonnant aux prétextes cités plus haut (guerre, chasse, sport et musique avec percussion).
« Bénédiction » encouragée par notre propension au moindre effort ou une lucidité à admettre d’éventuelles faiblesses intellectuelles. C’est-à-dire que si à ses origines primitives la reproduction était réservée aux plus habiles et plus forts, l’habileté synonyme d’intelligence fut progressivement absente du message en direction des femelles ambitionnées.
Voilà pourquoi depuis une cinquantaine d’années nous tentons d’attirer l’attention de la gente féminine grâce à nos échappements « virils » et nos méga haut parleurs à « donf »,*sensés exprimer ou donner l’illusion de notre « virilité » sans courir de risques physiques ou attraper des migraines !............
Hélas, trois fois hélas, c’était sans compter avec les écolos rétrogrades (pléonasme ?) qui imposent progressivement leur dictature au point que la chasse aux décibels non réglementaires est grande ouverte.
C’est alors qu’un autre de nos participants, huissier de justice de son état, eut une idée appelée à un retentissement aux limites indiscernables tant sur le plan de notre besoin d’expression le plus fondamentalement légitime (ou l’inverse ?), que plus prosaïquement le chômage, notre balance commerciale avec les autres puissances économiques et le silence dans la nature.
Interpellant son voisin psycho/ethno/sociologue, il lui dit : « Si j’ai bien compris, notre besoin de nous faire remarquer des dames en faisant du bruit est synonyme de « je vous en supplie, ne m’oubliez pas, moi aussi j’ai une grosse quéquette ! » .
« Vous avez tout à fait raison » lui répondit-il :
« Et bien cher monsieur, grâce à mon métier d’huissier, voilà la solution » !
Fébriles et impatients nous tendîmes l’oreille .
« Tout simplement en apposant sur le véhicule ou vêtement concerné, une attestation dûment certifiée où seront mentionnées longueur et diamètre de votre quéquette que mes services auront officiellement mesurés » .
Certains émirent l’injustice de chiffres faussés selon en érection ou pas.
« vous ignorez les merveilles de nos logiciels qui sont capables d’extrapoler la dimension « en action » en partant de celle « au repos » .
Ce ne furent plus que hourrah et forces libations tout en portant en triomphe notre sauveur.
« Sauveur » pour notre légitime égo et pour certaines dames qui préfèrent savoir à quoi s’en tenir « avant » !
Sans compter tous nos frères qui moyennant les environ 50 à 80 euros nécessaires aux mesures et la confection de l’affichette de mensurations, ne continuerons plus à souffrir en silence faute de moyens pour s’acheter un véhicule bruyant et voyant* ou une sono au top pour se faire remarquer .
Perspectives heureuses également pour le chômage, car pour faire face à la demande de constats et la fabrication des affichettes, les 3500 (env.) huissiers français seront obligé de recruter en moyenne une vingtaine d’aides pour procéder aux mensurations, soit environ 70.000 personnes immédiatement disponibles car hormis savoir lire une simple règle graduée, aucun diplôme ni expérience n’est nécessaire.
Bilan également très positif pour réduire le déficit de nos échanges commerciaux avec l’étranger avec la fin de l’importation de silencieux illégaux principalement fabriqués dans des pays inavouables et dans des conditions d’exploitations de nos frères dont le millième conduirait tout patrons français à l’échafaud !
Conclusions : à bas les échappements trafiqués, les sonos à « donf » et vive les huissiers.
*au son, (non seulement au « bénéfice » des autres, mais également pour les occupants du véhicule comme le prouve le dispositif proposé par Peugeot et Renault (entre autres constructeurs) dans les 2 premières des photos ci-dessous) ; s’est ajouté le culte du « m’as-tu vu » avec les pare-buffles heureusement en voie de disparition sur les 4x4, les faces avant et aussi les feux arrière des voitures (surtout « premium ») qui au lieu de séduire, se veulent « agressives » au point de rivaliser pitoyablement avec Cruella, Halloween, Grand Guignol ou le bourreau de Béthune selon les exemples ci-dessous !
Sans compter les collections de phares sur les pare- chocs et toits de cabine de camions dont la consommation de watts et la résistance à l’avancement ne doivent pas être négligeable !
Tout ce qui précède nous conduit à la grande question : les constructeurs ont-ils raison de nous considérer débiles ?
Bravo et merci aux ingénieurs de chez Peugeot de réserver les "harmoniques rageuses" aux seuls occupants du véhicule !
14 juin 2015 - Suite du débat sur les silencieux d’echappements « virils »
