A la place du conducteur

Avant de nous installer à bord, jetons un petit coup dSil à lextérieur. Le Galloper est un véhicule de taille moyenne, avec un empattement de 2695 mm, pour une longueur de 4,68 m, une largeur de 1,78 m et une hauteur de 1,87 m. Des dimensions qui permettent largement un usage urbain sans problème, notamment laccès aux parkings souterrains. Attention dans ce cas à ne pas oublier de replier (manuellement) lantenne de radio, située sur le montant gauche du pare-brise. La condamnation centralisée des ouvertures est opérationnelle par clef par la seule porte du conducteur; si en galant homme vous ouvrez tout dabord la serrure du côté droit pour permettre à Madame de sinstaller, il vous faudra ensuite débloquer les autres ouvertures par la serrure gauche. Laccès à bord est aisé. Lassise des sièges nest pas trop haute. Le réglage des sièges est manuel (avancement et inclinaison du dossier). En conjugaison avec le réglage de la hauteur de la colonne de direction on trouve une bonne position de conduite, assez haut perchée qui donne une bonne visibilité dans toutes les directions. Cependant la vitre arrière nest pas de grande taille et la roue de secours en empiète une partie. Le confort est très bon, avec un maintien latéral efficace des sièges qui offrent en plus un accoudoir repliable disposé à une hauteur idéale. On regrette labsence de réglage électrique des rétroviseurs et on note la présence, devenue inhabituelle, de déflecteurs fixes sur les vitres avant. Le volant à quatre branches contient lairbag, dispositif dont ne dispose pas le passager. Le pédalier est bien conçu pour être utilisé quelles que soient les chaussures, et on note le repose-pied. Les commandes sont regroupées en deux classiques commodos disposés à 9h15 autour du volant. Les interrupteurs du warning, des feux de brouillard et du dégivrage de la lunette arrière sont regroupés sur la console centrale avec ceux de la climatisation et de la soufflerie du chauffage arrière. On regrette lemplacement peu approprié de lessuie-vitre arrière, disposé contre le coffret central. Le volume de celui-ci est réduit mais on dispose de plusieurs compartiments de rangement, dont un sous lautoradio. Ce dernier est installé trop bas sur la console et il vaut mieux renoncer au moindre réglage en conduisant. Linstrumentation comprend un tachymètre avec totalisateur journalier, un compte-tours. une jauge à carburant (avec alerte lumineuse) et un manomètre de température deau. Rien pour la pression dhuile. Des témoins lumineux complètent léquipement. Au centre de la planche de bord sont regroupés altimètre, inclinomètre, montre et thermomètre extérieur.

Après un temps de préchauffage raisonnable, le moteur sébranle à la première sollicitation. Il se révèle relativement bruyant et le reste même une fois en température. Conjugué avec les bruits aérodynamiques, le niveau sonore est élevé lorsquon soutient une bonne allure, mais pas au point den devenir inconfortable ou dempêcher la conversation. Grâce à un intercooler, le quatre cylindres 2,5 litres gagne en puissance et en couple par rapport à lancien groupe : il dispose de 100 ch à 3900 t/min et de 24 mkg à2000 t/min. A lusage il se montre souple et malgré quelques grognements il accepte de repartir sans à-coup dès 1500 t/min. A linverse on est surpris de le voir grimper facilement dans les tours, une caractéristique commune aux moteurs TD... Mitsubishi. La puissance est suffisante pour un usage tranquille, mais un peu juste en pleine charge. Par ailleurs à 140 km/h, laiguille du compte-tours est à plus de 3500 tr/min, ce qui a une incidence certaine sur la consommation, guère favorisée par laérodynamisme : sur autoroute on atteint facilement 15l/100 km, alors que le Galloper peut se contenter de 12 1/100 sur les petits routes. Sur lensemble de notre essai, la moyenne sest tout de même établie à 14,7 11100, une valeur un peu élevée par rapport à la puissance. La boite de vitesses est bien étagée; la commande tombe bien sous la main, sa manipulation ne pose pas de problèmes; au début on est un peu dérouté par son débattement, mais rien de grave. En revanche la précision relative de la direction date la conception du véhicule: aucun problème pour les manSuvres grâce à lassistance, mais sur la route une désagréable impression de flottement persiste, sans quelle affecte réellement la tenue de cap. Néanmoins dans les changements dappuis, le Galloper manque de franchise. Il ne faut pas oublier le rôle des pneumatiques et la monte dorigine nest sans doute pas ce qui se fait de mieux. On peut dailleurs regretter que limportateur ne fasse pas leffort de livrer le Galloper avec un meilleur équipement, ce qui ne pourrait quêtre bénéfique pour la promotion du véhicule. Car si sur le sec le comportement du Hyundaï 4x4 est acceptable, il en va tout autrement sur le mouillé où il nest pas nécessaire daller vite pour glisser. II est clair que le train arrière manque de guidage et si ces petites dérobades sont amusantes à contrôler pour qui aime vraiment conduire, il nest pas certain quelles mettent en confiance le conducteur lambda à qui on propose un 4x4 pour une meilleure sécurité. Certes dans les cas extrêmes il est toujours possible de passer en quatre roues motrices mais il nest tout de même pas recommandé de rouler longtemps ainsi sur le goudron. De même la motricité du Galloper est-elle prise en défaut en sortie de virage serré, à tel point quon se pose la question de la réelle efficacité du pont autobloquant monté en série. Il est vrai quen charge le phénomène doit se réduire. Certes globalement le comportement routier nest pas catastrophique, loin de là, mais là encore le Galloper pâtit de sa conception ancienne. Le freinage, assuré par des disques à lavant et des tambours à larrière, se montre équilibré et endurant. Les jantes alliage largement ajourées en assurent un bon refroidissement. LABS fait partie de léquipement de série.

Latout majeur du Galloper réside dans sa capacité à accueillir sept passagers, une caractéristique très intéressante et quasi unique dans sa gamme de prix. La destination du Hyundaï est clairement lusage familial où le confort et la polyvalence lemportent largement sur les performances. Les passagers sont bien accueillis à bord du Galloper. A lavant une grande poignée de maintien sur la planche de bord permet au passager de ne pas appréhender les passages les plus chaotiques. Boite à gants de bonne dimension, vide-poches, casiers de rangement permettent de se sentir chez soi. A larrière la banquette reçoit trois passagers. Si elle nest pas pleinement utilisée, un accoudoir central ainsi que deux accoudoirs latéraux escamotables augmentent le confort des passagers qui disposent devant eux daumônières dans le dossier des sièges avant. La manipulation de la banquette centrale pour accéder à larrière est aisée. Deux strapontins facilement mis en Suvre constituent une troisième rangée de sièges. Leur dossier est réglable en inclinaison mais ils sont dépourvus dappuie-tête. Naturellement tout peut se replier (la banquette nest pas fractionnable) pour dégager un vaste espace de chargement. La partie arrière dispose dun chauffage séparé, logé sous la banquette. Les vitres des portes arrière sont à commande électrique et on peut déplorer que les vitres latérales arrière ne soient ni coulissantes, ni entrebaillantes. Les sièges sont moelleux, leur assise profonde. La visibilité est largement dégagée par les grandes surfaces vitrées et le système de climatisation/chauffage est très efficace.

Le confort dispensé par les suspensions du Galloper est dun bon niveau et permet les longs déplacements sans fatigue pour autant que les routes empruntées sont en bon état. En revanche quand le sol se dégrade, le confort en fait tout autant et le Hyundaï apprécie très peu les sols bosselés: dans ce cas les passagers ne sont pas épargnés par secousses et trépidations. Il en est évidemment de même en dehors du goudron, mais dans ce cas le problème est bien différent puisque la vitesse est généralement très réduite. Vous laurez compris, le Galoper nest pas fait pour les longues chevauchées sur piste.

Le Galloper fait partie du club des vrais 4x4, à transmission sur les quatre roues enclenchable (avec moyeux automatiques) et boite de transfert à gammes longue et courte. Cest un véritable franchisseur qui ne demande quà démontrer ses aptitudes : seul son empattement long et langle ventral qui en découle peuvent être quelquefois un inconvénient mais les débattements de ses suspensions lui permettent des exercices qui en rebuteraient bien dautres. Ses dimensions extérieures raisonnables ainsi que son rayon de braquage lui laissent suffisamment de maniabilité. Les passages de roue autorisent un grand choix de monte pneumatique. Ajoutons la souplesse et le couple de son moteur et souvenons-nous que le Pajero de lépoque était réputé dans le domaine du franchissement. Un solide crochet de remorquage et les fixations pour un attelage sont montés en série.

Bilan