Objet: TR : le bobard d'or L'empoisonnement de Skripal rappelle celui de Litvinenko : à qui profite le crime ?
Le Premier ministre britannique Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie, qu’elle a déclarée « coupable » de l’empoisonnement d’un ex-espion russe sur son sol. Moscou a dénoncé « une provocation grossière ». Analyse partagée par certains spécialistes occidentaux.
Eric Dénécé (Directeur du Centre de Recherche sur le Renseignement) estime que les accusations d'empoissonnement de Skripal par la Russie ne tiennent pas la route et dénonce l'inversion de la charge de la preuve :https://twitter.com/i/videos/tweet/974034634832039937?embed_source=clientlib&player_id=0&rpc_init=1&language_code=fr&use_syndceication_guest_id=true
Le Vice-Président à Paris du Parti Conservateur Britannique se désolidarise de Theresa May :https://twitter.com/i/videos/tweet/974152523178217472?embed_source=clientlib&player_id=1&rpc_init=1&language_code=fr&use_syndication_guest_id=true
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«Je ne vois pas l'intérêt de la Russie d'avoir voulu le tuer(...) Je suis avocat et regrette que l'offre de coopération de Lavrov ait été rejetée»
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Le Directeur de Recherche à l'Iris se demande à qui profite le crime sachant que les relations entre la Russie et la Grande-Bretagne étaient en train de se réchauffer avec une visite qui était prévue de Sergueï Lavrov à Londres.*https://twitter.com/i/videos/tweet/974164073339346944?
En 2006, une affaire similaire, l'empoisonnement au polonium de l'espion russe Alexandre Litvinenko, avait provoqué en 2016 cette révélation du capitaine Barril, ex-commandant du GIGN, affirmant détenir des documents prouvant qu’Alexandre Litvinenko a été tué par les services spéciaux américains et britanniques. Selon lui, l’assassinat de Litvinenko était une opération des services spéciaux conçue pour diffamer la Russie et Vladimir Poutine, à laquelle le fameux oligarque russe Boris Berezovsky a participé, et a été tué lui-même par le MI6 quand il est devenu gênant. L’opération aurait pour nom de code « Beluga ».
«La Russie n’a rien à voir avec (l’assassinat de Litvinenko). L’affaire a été fabriquée depuis le début. Le Polonium a été choisi comme poison parce que, en raison de sa production en Russie, il impliquerait la Russie. L’objectif de l’ensemble de l’opération était de discréditer le président Poutine et le FSB. Cela a été fait parce que la Russie bloque les intérêts américains dans le monde entier, en particulier en Syrie. Ce fut une tentative d’affaiblir l’emprise de Poutine sur le pouvoir, de déstabiliser la Russie«.
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Dans l’interview, Barril mentionne celui qui s’affiche ouvertement comme l’ennemi de Poutine, le financier William Browder, comme étant en étroite collaboration avec Berezovsky. Browder a dirigé le bureau russe des investissements chez Salomon Brothers. Il dirige actuellement le fonds d'investissement Hermitage Capital Management, une branche de la banque HSBC qui contrôle le plus grand fonds d’investissement étranger en Russie et possède notamment des parts dans des sociétés comme Gazprom, Inter RAO, Rosneft, Sberbank, Sidanko, Surgutneftegaz, etc.
Qui peut croire Poutine assez fou pour faire assassiner des personnes sous surveillance avec un gaz typiquement Russe ? Poutine signerait ce tels actes? Thérésa May est en grande difficulté, et a 4 jours de l'élection en Russie, elle veut faire d'une pierre deux coups.
Et pourquoi Theresa May ne cherche-t-elle pas du côté de la CIA, dont le patron, étrange coïncidence, vient d'être changé ?...
ON ne serait pas étonné que ce soit, concernant Skripal, une magouille américano-britannique...comme pour Litvinenko !
Que les dirigeants occidentaux réalisent bien que Poutine est un ancien officier du KGB, alors une victime de plus...
Mais derrière tout ça, il y a des histoires de gros sous et d'intérêts financiers qui nous dépassent, avec en plus le fait que Poutine veut redonner à la Russie la crainte qu'elle faisait régner du temps de l'URSS...
Pendant que le gouvernement britannique prépare les faits dont il a besoin, posons-nous la question toujours essentielle du mobile.
Ce ne peut pas être une vengeance russe contre Skripal pour son double-jeu passé. L’espion a été incarcéré dans des prisons russes pendant quatre ans et vit ouvertement à Salisbury depuis huit ans. Pourquoi attendre si longtemps pour le tuer ? De plus, la Russie n’a certainement pas besoin de davantage de propagande anti-russe dans les médias « occidentaux ». Si un service russe voulait tuer quelqu’un, il le ferait beaucoup plus discrètement.
De nouveaux rapports mettent toutefois en lumière d’importantes connexions entre cet incident et la campagne de propagande anti-Trump/anti-Russie menée par l’administration Obama et par l’équipe de Hillary Clinton pendant sa campagne électorale.
L’ancien ambassadeur britannique Craig Murray soupçonne un autre mobile et un autre coupable :
« La russophobie est extrêmement profitable aux industries de l’armement, de la sécurité et de l’espionnage, et la russophobie renforce la loyauté des électeurs intellectuellement limités pour les conservateurs. Le motif le plus convaincant de l’attaque Skripal est la volonté d’attiser la russophobie. »
L’ambassadeur Murray souligne également que Salisbury, où l’incident s’est produit, se trouve à seulement 15 km de Porton Down, un site d’essais d’armes chimiques géré par le gouvernement britannique. Comme l’a noté la BBC dans un reportage sur cet endroit :
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«.. des agents chimiques tels que le VX et le gaz moutarde sont toujours fabriqués là ..»
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Les autorités ont refusé de nommer la substance soupçonnée d’être à l’origine de l’empoisonnement, mais :
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Lundi, les médias locaux ont rapporté que la substance trouvée sur les lieux ressemblait au fentanyl : un opioïde mortellement puissant qu’on peut se procurer même dans les rues tranquilles de Salisbury.
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Craig Murray se trompe. La russophobie peut être attisée sans prendre la peine de tuer publiquement un espion à la retraite et sa fille.
Il y a plus de chances de trouver un mobile dans le rapport étroit qui unit l’incident à une autre affaire importante. Selon le Telegraph britannique aujourd’hui :
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« Un consultant en sécurité qui a travaillé pour la firme qui a monté le dossier controversé sur Donald Trump était un proche de l’agent double russe qui a été empoisonné le week-end dernier, d’après ce qu’on dit.
Le consultant, dont le Telegraph refuse de donner le nom, habitait près de chez le Colonel Skripal et le connaissait depuis quelque temps. »
(…)
Le Telegraph dit que le Colonel Skripal a déménagé à Salisbury en 2010 dans le cadre d’un échange d’espions et qu’il est devenu l’ami d’un consultant en sécurité employé par Christopher Steele qui a monté le dossier sur Trump.
Le consultant en sécurité britannique, selon un compte du réseau social LinkedIn qui vient d’être supprimé d’Internet, est également basé à Salisbury.$
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Sur le même compte LinkedIn, l’homme avait écrit qu’il avait travaillé pour Orbis Business Intelligence, selon les rapports.
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Meduza a donné le nom de l’homme que le Telegraph refusait de nommer. Il s’agit de :
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« Pablo Miller, qui à l’époque se faisait passer pour Antonio Alvarez de Hidalgo et travaillait à l’ambassade de Grande-Bretagne à Tallinn. Le Service fédéral de sécurité russe a déclaré que Miller était en fait un agent infiltré du MI6 chargé de recruter des Russes. »
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Orbis est l’entreprise de Christopher Steele et Sergueï Skripal était un agent avec lequel Steele lui-même était probablement impliqué :
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« Steele a passé plus de vingt ans au MI6, et la plupart de ses missions portaient sur la Russie. Pendant trois ans, dans les années 1990, il a espionné à Moscou sous couverture diplomatique. Entre 2006 et 2009, il a dirigé le bureau russe du service au siège du MI6 à Londres. Il parlait couramment le russe et était considéré par tout le monde comme un expert de ce pays. »
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Steele était un agent sous couverture du MI6 à Moscou quand Skripal a été recruté et a communiqué des secrets russes au MI6. Il a aussi dirigé le bureau de Russie, donc tout ce qui concerne Skripal est passé par lui. Il est très probable qu’ils se connaissaient personnellement. Pablo Miller, qui travaillait pour la firme de Steele, vivait dans la même ville que Skripal et les deux hommes semblent être devenus amis après que Miller a recruté Skripal. Miller ou quelqu’un d’autre a tenté de dissimuler le lien avec Steele en supprimant le compte LinkedIn.
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S’il y a un lien entre le dossier Steele et Skripal, ce qui semble très probable, alors il y a un certain nombre de personnes et d’organisations qui pourraient vouloir le tuer. Beaucoup de gens et d’officiels douteux des deux côtés de l’Atlantique ont participé au lancement et au déroulement de la campagne anti-Trump/anti-Russie. Il y a plusieurs enquêtes en cours, et il se pourrait qu’un jour, du linge très très sale soit déballé. Supprimer Skripal tout en en accusant la Russie apparaît comme un moyen fort commode de se débarrasser d’un témoin potentiellement gênant.
Le point le plus curieux dans l’affaire est la visite de la fille. Elle venait tout juste d’arriver de Moscou pour rendre visite à son père esseulé quand tous deux ont été empoisonnés d’une manière plutôt spectaculaire. Il doit y avoir une raison pour laquelle elle a été impliquée là-dedans.
- Lui apportait-elle de mauvaises nouvelles ?
- Ont-ils décidé que le suicide était la seule issue ?
- Le Fentanyl a-t-il été acheté localement comme l’a rapporté la presse locale ?
Ou
- Le vieillard esseulé Sergueï Skripal se préparait-il à retourner dans son pays natal, la Russie ?
- A-t-il offert, pour se faire pardonner, une sorte de « cadeau » au gouvernement russe que sa fille devait rapporter à Moscou ?
- Quelqu’un l’a-t-il découvert et voulu l’empêcher ?
Toutes ces questions ne sont que des spéculations. Mais le lien entre Steele et Skripal est bien trop profond pour n’avoir aucun rapport avec cette affaire. Il mérite certainement d’être approfondi.
Malheureusement, il est probable que le gouvernement britannique et son cousin américain vont concocter une nouvelle histoire pour expliquer que « la Russie est coupable » que les gens crédules avaleront tout ça et que ça en restera là. Dans l’histoire qu’il racontera, il y aura un complot russe « impudent et irresponsable » et une tentative « scandaleuse » de la part de Poutine lui-même de tuer publiquement un ami des Anglais avec des armes de destruction massive très dangereuses. Cela servira ensuite à créer de nouvelles tensions, à imposer davantage de sanctions à la Russie et à vendre davantage d’armes.
Mais il est peu probable que cette histoire officielle soit la vraie.
Source : Le Saker Francophone