D'abord, il y a le look. Effectivement, un Maverick en
version Colorado apparaît plus haut de gamme qu'un Nissan. Pour une raison
très simple, le chrome. La calandre façon Explorer, c'est à dire celle des
modèles américains avec ses larges carrés, est très flatteuse. D'autant plus
qu'elle est soulignée par des rétroviseurs extérieurs, des marchepieds
latéraux et un cache-roue de secours, tous chromés.
Une autre petite "touch of class" se trouve au
niveau du choix des coloris des garnitures intérieures. C'est en un mot plus
raffiné. Ensuite, il y a le tarif. Et là, il faut s'y attarder un peu. Face
aux trois versions Nissan (3 portes) équipées différemment il n'y a pas
en effet de différences techniques appelées S à 147.900 F, SR à 158.900
F et SE à 177.900 F, Ford ne présente que deux modèles, le GL à 152.200 F et
le GLS à 165.800 F. Ils sont apparemment plus richement dotés, ce qui
laisserait à penser que Ford propose des hauts de gammes. Ce n'est pas
exactement cela et Ford fait un calcul beaucoup plus habile en proposant l'ABS
en option à 8.500 F contre 10.000 F chez Nissan (sur un seul modèle, les
autres l'ont en série). Le client Ford lui, accroché par un prix d'appel
intéressant, ne saurait souscrire à un équipement de sécurité. Et puis si
le vendeur est vraiment toxique, il a aussi une alarme volumétrique à proposer
à 3.000 F (sauf GL), des jantes alliage à 4.000 F (sauf GLX), un toit ouvrant
à 3.780 F (sauf GL), sans oublier les contrats services ou garanties
prolongées sur deux ou trois ans de 30.000 à 100.000 kilomètres.
A noter ici que l'option toit ouvrant n'est pas disponible
chez Nissan.
Pour les modèles 5 portes, la démarche est encore plus
limpide parce que là, on prend carrément des versions luxe à 182.800 ou
184.800 F (la seconde ne diffère que pour les jantes alliage d'origine qui
reviennent ici à seulement 2.000 F). Mais rappelons-le, l'ABS est en option ici
également.
Performances
Pour le reste, le Maverick possède la même fiche technique
que le Nissan : il dispose donc du moteur 2.7 Tdi devenu très performant avec
l'adoption d'un échangeur et d'une nouvelle injection électronique. Avec
désormais 125 ch à 3600 tr/mn au lieu de 100 ch précédemment, le Maverick a
été chronométré à 157 km/h sur le circuit de Monthléry. Il devient donc la
nouvelle référence en battant les 155,8 km/h du Pajero 2.8 TD. Pour les
accélérations, avec un exemplaire bien rodé, nous avons réalisé 37''13 (le
Pajero reste imbattable avec 36''66). Mais le bénéfice le plus marquant avec
ce nouveau moteur se situe au niveau des reprises. Toujours avec une version
cinq portes, nous avons chronométré 15''8 pour passer de 80 à 120 km/h sur le
dernier rapport. Si le Pajero de référence fait légèrement mieux (14''31),
il n'en reste pas moins vrai que le Maverick aujourd'hui le talonne et, qu'en
usage quotidien, c'est kif-kif.
En ce qui concerne les modifications techniques apportées
sur le nouveau Maverick par rapport à l'ancien, elles se comptent sur les
doigts de la main. Les barres anti-roulis sont d'un diamètre plus important (29
mm au lieu de 28 mm pour l'avant et 24 au lieu de 23 mm pour l'arrière). Elles
accompagnent de nouveaux amortisseurs. Le Maverick reçoit le pont autobloquant
en série.
Route
Le moteur du Maverick est donc passé de 100 à 125 ch. Un
gain de puissance très appréciable mais aussi un gain de couple de près de
25%. Les reprises sont très satisfaisantes, l'accélération de 0 à 100 km/h
se fait en 16''5 contre 20" sur l'ancien moteur. L'isolation phonique de la
cabine est excellente à haute vitesse. Le bruit du moteur est très raisonnable
et il n'y a pas de bruit d'air, pas de vibrations non plus. C'est le confort
américain. La tenue de route est aussi américaine& Bien qu'ayant subi de
nouveaux réglages, les amortisseurs restent un peu trop souples. Du coup, ils
viennent en butée si on fait le zouave. Sur route dégradée, il vaut mieux
rester prudent car la voiture navigue un peu. En gamme longue, les rapports sont
bien étagés, mais la boîte courte tire un peu long. Les leviers de BV et de
BT, très accessibles, se manient aisément. Les vitesses passent sans
problème, même si la cinquième manquait un peu de précision (question de
réglage ?).
La direction, elle, n'est heureusement pas dans l'esprit
américain. Elle est précise, avec un bon rapport de démultiplication et il
n'y a pas de flottement au point zéro. Le braquage maxi de butée à butée
fait un peu plus de trois tours ¼ et la maniabilité est suffisante pour un
véhicule de ce gabarit.
Le freinage va bien, même à haute vitesse, et la voiture
reste bien en ligne. Attention toutefois, il y a risque de fading. Les freinages
en courbe sont un peu moins évidents et demandent un peu d'attention. La
climatisation est très efficace et peu bruyante. Une fois le degré choisi
atteint, la soufflerie se fait très discrète et maintient l'habitacle à une
température agréable.
Tout-terrain
En tout-terrain, le Ford Maverick est moins impressionnant.
Les roues de 15 pouces sont beaucoup trop petites. De plus, les marchepieds
descendent bas et la voiture se pose facilement sur les bosses. De nombreux
éléments de carrosserie, les bavettes et la plaque d'immatriculation sont
très vulnérables et il semble impossible de faire du franchissement sans faire
de casse. Ou alors on change les jantes et les pneus et on démonte les
marchepieds. Mais le TT n'est pas la vocation première de ce nouveau Maverick
qui est d'abord un véhicule efficace, en toutes circonstances.
Si on voulait essayer de fixer la politique commerciale de
Ford, on pourrait simplement dire que le Maverick est destiné à une clientèle
qui recherche l'originalité et la nature plutôt qu'un véhicule 4x4. A la
limite, un Maverick proposé exclusivement en deux roues motrices
Texte et photos extraits de "Passion 4x4" n°23
décembre 1996
Carl EDOUIN S.A.
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